Question sur les Adénomes
Épidémiologie et pathogénie
L’adénome hépatocellulaire est une tumeur bénigne extrêmement rare : sa prévalence est de 0,001 %. Elle touche 90% des sujets féminins en âge de procréer. La prévalence de l’adénome augmente en fonction de l’utilisation de médicaments oestroprogestatifs. Il existe une corrélation entre l’apparition d’adénomes, la dose prise et la durée globale du traitement.
Le risque de développer un adénome hépatocellulaire est d’autant plus grand que la période d’utilisation de la contraception orale est longue (surtout si elle dépasse 5 ans) et que la dose de la pilule est élevée. L’incidence de cette lésion est aujourd’hui en nette diminution suite à la diffusion de médicaments estroprogestatifs à des doses extrêmement faibles.
Dans tous les cas, lorsqu’une lésion suspecte d’adénome est découverte, il est nécessaire d’interrompre la pilule, ce qui suffit parfois à entraîner la régression de l’adénome, mais celle-ci est très lente et presque jamais complète.
La grossesse peut entraîner, en raison de la stimulation hormonale qu’elle induit, une augmentation à la fois du taux de croissance et du risque de complications hémorragiques.
Symptomatologie
La majorité des adénomes peuvent provoquer une sensation de tension douloureuse chronique dans l’hypochondre ou l’épigastre droit, dont la fréquence et l’intensité peuvent être corrélées à la taille de la lésion.
Une douleur aiguë peut également survenir en raison de phénomènes intratumoraux régressifs ou d’une hémorragie intralésionnelle.
L’hémorragie est cependant l’événement le plus fréquent au cours de l’évolution spontanée d’un adénome hépatique : elle survient dans 50-60% des lésions observées, le plus souvent sous forme d’hémorragies intratumorales, plus rarement sous forme de rupture de l’adénome dans l’abdomen et d’hémopéritoine consécutif.
Cet événement est spontané, c’est-à-dire qu’il n’est pas corrélé à un traumatisme ou à des manœuvres iatrogènes, et soudain, sans signe prémonitoire ni élément clinique ou épidémiologique prédictif.
Cependant, il existe une corrélation entre le volume de l’adénome et le risque d’hémorragie, qui est plus important dans les lésions dont le diamètre est supérieur à 10 centimètres. La persistance des médicaments œstroprogestatifs depuis le diagnostic représente un autre élément d’augmentation du risque hémorragique. Au contraire, l’arrêt du traitement entraîne un arrêt de la croissance et, dans certains cas, une lente réduction du volume de l’adénome.
Diagnostic
En présence d’un adénome hépatique, l’échographie montre généralement une formation nodulaire volumineuse, avec une structure inhomogène due à la présence de zones hémorragiques et régressives.
L’écho-Doppler met en évidence la riche vascularisation de la lésion, sans identifier de schémas de flux sanguin particuliers.
L’angiographie hépatique sélective montre des aspects peu spécifiques. Son utilisation, plutôt qu’à des fins diagnostiques, est réservée aux rares cas où il existe une indication d’embolisation préopératoire (rupture et saignement).
Thérapie
Le diagnostic d’adénome représente une indication chirurgicale absolue pour plusieurs raisons : dans la grande majorité des cas, il s’agit de lésions symptomatiques, qui sont associées à un risque élevé de complications hémorragiques et de transformation maligne.
L’intervention chirurgicale peut être complexe en raison de la grande taille de ces formations et de leur riche vascularisation.
Cependant, l’ablation d’un adénome hépatique volumineux peut représenter un acte chirurgical complexe. Les complications péri- et postopératoires sont, comme dans toute chirurgie majeure, étroitement liées à l’âge et à l’état clinique du patient, à la complexité et à la durée de l’intervention et à l’importance des pertes sanguines.